Nous nous mettrons du côté de l’être
et des feuillages ajourés qui se jouent
des vents, et des poissons bariolés
peuplant le corail innombrable
L’avons-nous choisi pas vraiment
C’est notre côté voilà
Alain PRAUD
(30 octobre)
Nous nous mettrons du côté de l’être
et des feuillages ajourés qui se jouent
des vents, et des poissons bariolés
peuplant le corail innombrable
L’avons-nous choisi pas vraiment
C’est notre côté voilà
Alain PRAUD
(30 octobre)
Anémones au miroir noir
Le col des fleurs s’incline et sombre
entre sens et absence ( le noir
dense sans épaisseur ni ombre )
Et la vertu noyée de nuit
interroge Frère que dis-tu là
Le devoir est comme rubis dans l’ombre
sa beauté ne dit rien d’elle-même
quelque chose du destin du monde
Le devoir s’est incorporé les mains ouvertes
comme pour prier mais personne
et pourquoi faut-il que rayonne
sur le miroir des anémones
un geste aussi universel
Le jour prolonge la nuit
sans jamais lui faire injure
Alain PRAUD
(25 octobre 2020)
On se souvient de ces automnes
Le sous-bois odorant bruissant sous le pas
Telle douceur que tout lâche prise
et que les arbres semblent discourir
( notre bien-être venu de l’entretien infini
de ces autres êtres si fraternels )
Très haut le ciel, déclin et envol du temps
Alain PRAUD
(4 octobre 2020)
Debout sur cette digue au bord des nuages
un regard sur ce qui nous a été donné
Rien ne préside à notre vouloir quand
cet orage abat ce verger non cet autre
D’échec en échec la parole va
son chemin d’ordre et de ténèbre
Alain PRAUD
Nishat 260
Le bleu plissé remuant de l’océan
incite à la pensée mais sans la permettre
La tendresse parfois électrique des greens
commente plus âprement ce ciel traversé
d’oiseaux moqueurs vrais philosophes
et peintres accomplis par surcroît
Alain PRAUD
(25 septembre 2020)
Le sol et le ciel et l’air et le feu
et la mer inlassable sans vent
Chacun devient un Centaure mourant
sous un ciel chaque soir incendié
Quand des oiseaux en nombre mesuré
sans prédateurs propagent la légende
d’un monde parfait là-bas au loin
Alain PRAUD
(22 septembre 2020)
Et comme on balance entre fièvre et fraîcheur
( ce sont peut-être les mêmes anges )
On voudrait dire ignorez-moi mais trop tard
Au terme du somme une pente d’herbe
sources ruisseaux partout presque rien
( tout alentour des visages sourient )
Sans autre préavis ce monde s’éteint
Alain PRAUD
(20 septembre 2020)
Je glisse gris dans les eaux noires
lisse silencieux prodige de l’évolution
je croise des espèces dorées que m’importe
je m’applique à ne pas scintiller
L’absolue solitude est mon lot
J’ai seize opercules bien clos
d’où s’élancer la disparition
pour jamais de l’intelligence
Alain PRAUD
(13 septembre 2020)
Ils sont partis par fierté
ou solidarité de village
ou parce que plus rien n’était possible
dans l’empan des deux mains
Ils flottent entre deux eaux
si jeunes souvent anonymes
On se souvient de ses seize ans
quand on nageait travers de Garonne
pour épater pour rien
Alain Praud
(12 septembre 2020)
Au retour du Nez coupé du Tremblet
des oiseaux pourtant petits m’ont attaqué
à deux pouces du front Comment les blâmer
Mon premier passage les avait menacés
Alors couleur ou reflet sur le verre
( comprenez-moi l’oiseau a toujours raison )
Maintenant revoici le champ de cratères
et la voiture plus loin d’un million d’années
Alain Praud
(5 septembre 2020)