Debout sur cette digue au bord des nuages
un regard sur ce qui nous a été donné
Rien ne préside à notre vouloir quand
cet orage abat ce verger non cet autre
D’échec en échec la parole va
son chemin d’ordre et de ténèbre
Alain PRAUD
Nishat 260
Debout sur cette digue au bord des nuages
un regard sur ce qui nous a été donné
Rien ne préside à notre vouloir quand
cet orage abat ce verger non cet autre
D’échec en échec la parole va
son chemin d’ordre et de ténèbre
Alain PRAUD
Nishat 260
Le bleu plissé remuant de l’océan
incite à la pensée mais sans la permettre
La tendresse parfois électrique des greens
commente plus âprement ce ciel traversé
d’oiseaux moqueurs vrais philosophes
et peintres accomplis par surcroît
Alain PRAUD
(25 septembre 2020)
Le sol et le ciel et l’air et le feu
et la mer inlassable sans vent
Chacun devient un Centaure mourant
sous un ciel chaque soir incendié
Quand des oiseaux en nombre mesuré
sans prédateurs propagent la légende
d’un monde parfait là-bas au loin
Alain PRAUD
(22 septembre 2020)
Et comme on balance entre fièvre et fraîcheur
( ce sont peut-être les mêmes anges )
On voudrait dire ignorez-moi mais trop tard
Au terme du somme une pente d’herbe
sources ruisseaux partout presque rien
( tout alentour des visages sourient )
Sans autre préavis ce monde s’éteint
Alain PRAUD
(20 septembre 2020)
Je glisse gris dans les eaux noires
lisse silencieux prodige de l’évolution
je croise des espèces dorées que m’importe
je m’applique à ne pas scintiller
L’absolue solitude est mon lot
J’ai seize opercules bien clos
d’où s’élancer la disparition
pour jamais de l’intelligence
Alain PRAUD
(13 septembre 2020)
Ils sont partis par fierté
ou solidarité de village
ou parce que plus rien n’était possible
dans l’empan des deux mains
Ils flottent entre deux eaux
si jeunes souvent anonymes
On se souvient de ses seize ans
quand on nageait travers de Garonne
pour épater pour rien
Alain Praud
(12 septembre 2020)
Au retour du Nez coupé du Tremblet
des oiseaux pourtant petits m’ont attaqué
à deux pouces du front Comment les blâmer
Mon premier passage les avait menacés
Alors couleur ou reflet sur le verre
( comprenez-moi l’oiseau a toujours raison )
Maintenant revoici le champ de cratères
et la voiture plus loin d’un million d’années
Alain Praud
(5 septembre 2020)
Main droite main gauche
comment ennemies
La coupe et le flacon la plume
et le parchemin les doigts prévisibles
sur l’un ou l’autre clavier
L’Everest ou le Qomolungma
L’une et l’autre rives de la Bidassoa
Notre penchant pour les femmes les hommes
pour les incertaines les incertains
Et nous incertains même d’être
Alain PRAUD
(4 septembre 2020)
Ce peu de loups qui hurlent à la lune
et d’ours qui font la capulette pour fuir
les chasseurs nous le sommes depuis toujours
ou ce que nous en disons depuis que la fétuque
est mortelle sous le pas et l’isard le sait
Si la pierre tombait juste où nous voulons
comme nos vies seraient limpides
Alain PRAUD
Toutes ces vies que nous n’aurons pas eues
Compositeur botaniste avocat de renom
navigatrice au long cours architecte séducteur
professionnel brahmane à Bénarès
ou ces amis qu’on ne croise qu’une fois
Shafi Houria Midori ombres légères
nuages loin sur l’océan je vous retiens
Alain PRAUD