Ce sont des nuits impossibles oui
car je te vois en pied en chair et lumière
je te parle et tu me parles comme une eau courante
rien n’est encore impossible entre nous comme entre
tous les vivants de ce monde et cependant
l’essentiel manque
j’entends autrefois le moyen-duc dans la nuit d’été
le froissement continu des torrents entre leurs rives
trop étroites, cette énergie de ta voix timbrée toujours
et toujours rassurante (une digue en avant de toi)
quand tu étais un oisillon dans l’ombre
de ton corps démâté, rameutant les gabiers
de toutes parts innombrables oui mais jamais
assez pour endiguer la vague noire et pourpre
elle, cela
Alain PRAUD