Je caresse des objets que je voyais à peine
et du regard des arbres dont j’ignore le nom
toi, d’où, et vers où ? les anges de Paul Klee
tout à la fin plus humains que nous
(anges encore hésitants et timides
quand on vole de cime en cime)
comment s’épargner la prétention du monde
comme
si nous étions entre deux lames de silence
où les bruits du monde s’éteignent mais
on ne se parle pas davantage cependant
puisque tout est aboli (espace, propagation)
plus que jamais notre forêt manque
à l’ombre d’été sur nous, ombre première
et primordiale, même sans oiseaux
le Vallon du Salut ses enfants nus
dans la lumière nous, avant toi
cette force de forêt de montagne de ciel
soudainement coupés les cris les rires
le ruisseau la grande voix de tout
« ne sois pas inquiet »
contre sa propre matière extravaguant
quoi donc enfin
quoi
Alain Praud
Très beau.
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