Devisant en été avec un responsable
Qui avait son idée sur la classe ouvrière
Moi aussi Pourtant ce n’était pas la même
Des femmes bruissaient doucement dans leurs robes
Et l’air tiède du soir pénétré de jasmins
Sur la basse obstinée des terpènes de la forêt
Peuple flottant sur la terre travailleurs
Inéduqués rayonnants de culture
Peuple des rues et des chemins (pieds nus
En allant à la mine et les galoches sur
L’épaule)
Ce monde inapte à notre désir
Nous l’avons banni de nos sens et muscles
Il nous a submergés (la pensée à cru)
La lumière avait mangé tous les oiseaux
Les fleurs de nos prés n’avaient plus de noms
Les papillons sont revenus le milan royal
Les coquelicots les pêches de vigne
Qu’on chapardait dans un soleil d’acier bruni
Sous tant de signes d’ardeur on bat des paupières
Le torse étroit La vie étreint les justes
Dans leur antre d’hiver le café frémit
Les roses tu vois ne vivront pas davantage
En ce siècle d’étincelle
Où les enfants se noient par excès de piscines
Alain Praud (à suivre)