La plage est vénéneuse et jolie en automne
Les gamins s’y baignant
Doucement s’empoisonnent
Où que l’on soit le sable est grège et noir comme un nougat
Sans compter du fuel lourd la pollution nocturne
Pour moins s’y brûler les vendeurs de glaces
Onctueuses ont chaussé des sandales de cordages
Ils se crient comme en Inde aux fenêtres des trains
Ou plus petits encore, dans les gares, ils courent
Entre le viol tarifé et le bambou de la police
Ce monde vient à nous comme s’il n’était pas sûr
D’être (même par éclats) et nous le recevons
Sans sermonner, chaque fois plus lucides,
Car les enfants, même les misérables
Oiseaux querelleurs s’ébattent sous le ciel
Immense et changeant, viril, volatil, métal en bouche,
Leur monde après nous immédiat, sans limites,
Aussi perpétuel que cerfs-volants et rizières
Et brûlant comme le coeur de notre coeur
Que nous sentons par instants, derrière la pensée
Tiède et sous des strates d’assentiment.
On se souvient alors de ce labyrinthe
De verdure (partout) (notre vie) où se perdre
Etait un chant,
Et s’évanouir ombre fraîche
On se souvient Pier Paolo quel effort que sais-tu
De nos contritions sous la poudre de ta plage
Où ces enfants sans tâche ni hâte éploient
La chaleur inextinguible de l’espèce
Alain PRAUD (à suivre)
A force de ne plus en lire, j’avais oublié combien j’aime la poésie… Ta poésie. Merci. Bisous. Mimie
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Une autre amie, et non la moindre, a cru que c’était traduit de Pasolini. Alors je me suis décidé à signer. Mais on ne devrait jamais signer la poésie. Elle est de tous et à tous.
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