à Z. Guiyun
Naissant nous disons au monde bonne nuit
Puis à toute force nous habitons son sommeil
Anges tritons nous y précèdent chamarrés
D’innocence passacaille d’intentions pures
(Il a bien fallu se penser immortel
Pour laisser entrer le peuple des songes)Alors à eux enchaîné comme à des vaisseaux
Si rapides (mais que vaincre avec cet élan ?)
Plus d’un comme nous enivré de bleu klein
A chevauché son coeur et couru
Sa chance endormi autour d’un corps
Sororal ou nageant dans le tumulte de son sangMontures de la nuit architectures
Que devenez-vous quand l’eau flambe et respire
Qu’il faut se traverser reprendre l’aviron
Encore embarrassé de transparents où
Retournez-vousNos rêves sont tissus de douleur ancienne
Toiles d’araigne sur ces plaies se posentLe parfum sui generis de votre peau amie
Flotte dans des creux peuplés d’encaustique
De buis de linoleum d’acétoneToute l’eau de Gange abominablement sainte
Ses enfants momifiés sous une voûte de singes
Et de signes flamboyants regards plus de l’éther
Cathédrales acidulées ruisselantes d’idoles
Lascives menaçantes comme notre nuitLa nuit d’une espèce qui voit plus loin que sa main
Ces objets que je dépose à vos genoux
Ne tremblez pas c’est en passant moi-mêmeO quand viendra le ciel
(quand viendra le ciel)
Alain PRAUD