Guerre déplorable empilement de nouveaux morts
Dans sa solitude un vieillard hors d’âge marmotte de chagrin
Anarchie de nuages bas pêle-mêle au crépuscule
Une neige subite voltige au vent tournoyantLouche abandonnée jarre à vin vide , verte
Reste un fourneau comme s’il avait du feu , rouge
De mainte préfecture les nouvelles ont cessé de parvenir
Assis dans l’affliction il faut écrire , vainement( hiver 756, dans Chang An assiégée)
trad. février 2005
double quatrain pentasyllabique
Traduit du chinois par Alain PRAUD
« Il faut écrire, vainement » : c’est tellement paradoxal, et tellement vrai. Ca me rappelle aussi Rielke (« Suis-je contraint d’écrire ? ») A l’époque, je répondais « oui !!! » sans hésiter. Dix-huit ans plus tard, je murmure « j’aimerais » et je vais faire tourner une machine de linge… On ne doit pas pouvoir être écrivain à mi-temps, quart de temps, il faut donc être riche ou accepter de crever misère en attendant… la gloire ? Pas sûr que ce soit le but, d’ailleurs…
Lod
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